En décembre, les gouvernements du monde entier se réuniront à Montréal à l’occasion de la 15e Conférence des Parties (COP 15) à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies afin de définir de nouveaux objectifs visant la protection de ces ressources vitales. La définition et l’atteinte de ces cibles joueront un rôle vital quant à la protection de la vie sur Terre et à la prospérité de la planète pour les générations futures.
Notre avenir étant inextricablement lié à la nature, il est impératif que nous modifiions la trajectoire qui se dessine devant nous, soit un degré d’intégrité de la biodiversité mondiale qui avoisine les 75 %, bien en dessous du seuil de 90 % que les scientifiques (lien en anglais) estiment sûr (lien en anglais).
Protéger la biodiversité : un effort mondial
La biodiversité constitue la toile complexe de la vie. Il s’agit de l’ensemble des formes de vie (plantes, animaux, micro-organismes, écosystèmes et humains) qui interagissent les unes avec les autres et avec l’air, l’eau et le sol qui les entourent. Façonnée au gré des périodes glaciaires, des feux et des interactions entre espèces, la planète subit à présent une transformation progressive sous l’influence des êtres humains. Selon la Convention sur la diversité biologique (lien en anglais) :
- Le taux d’extinction des espèces animales et des oiseaux est de 50 à 100 fois supérieur au taux naturel.
- Un huitième des espèces d’oiseaux dans le monde est menacé d’extinction.
- Environ 30 % des races d’animaux de ferme sont gravement menacées d’extinction.
- 45 % des forêts vierges sur Terre ont disparu.
- Près de 10 % des récifs coralliens, qui comptent parmi les plus riches des écosystèmes, ont été détruits, et un tiers de ceux qui restent aura disparu dans 10 à 20 ans.
Cette perte de biodiversité entraîne une baisse de productivité de nos écosystèmes, réduisant ainsi l’abondance en produits et en services que nous offre la nature et que nous exploitons continuellement et diminue notre capacité à faire face aux catastrophes naturelles.
La COP 15 a pour objectif de définir le cadre d’un programme ambitieux : transformer la relation entre la société et la biodiversité, et ce, à l’échelle mondiale. Pour cela, les gouvernements du monde entier devront convenir d’une série de cibles strictes (document en anglais) et tous travailler avec diligence à leur atteinte. Parmi ces cibles, notons :
- « Veiller à ce qu’au moins 20 % des écosystèmes d’eau douce, marins et terrestres dégradés fassent l’objet d’une restauration, en assurant la connectivité entre eux et en se concentrant sur les écosystèmes prioritaires.
- Réduire la pollution de toutes les sources à des niveaux qui ne nuisent pas à la biodiversité, aux fonctions des écosystèmes et à la santé humaine.
- Réorienter, réaffecter, réformer ou éliminer les mesures incitatives néfastes pour la biodiversité, de manière juste et équitable, en les réduisant d’au moins 500 milliards de dollars par an. »
C’est en fixant des objectifs stricts en matière de protection et de restauration de la biodiversité que nous serons en mesure de réaliser des progrès en vue d’empêcher que de nouveaux dommages, qui mettraient en péril de nombreuses formes de vie, y compris les êtres humains, ne surviennent.
Il s’agit donc d’enrayer la perte de biodiversité d’ici 2030 et de permettre la reconstitution et la restauration des écosystèmes naturels au cours des vingt années suivantes, de sorte à protéger la nature et notre avenir.
Le cadre comporte 21 cibles axées sur l’action que les pays du monde entier devront collectivement ou individuellement atteindre d’ici 2030. Ces cibles portent sur divers enjeux, notamment : accroître la superficie des zones protégées, réduire la pollution, veiller à une production alimentaire durable et éliminer progressivement les subventions publiques néfastes pour la nature en les réduisant de plusieurs milliards de dollars. .
Pour un effet positif sur la nature
La conservation de la biodiversité contribue grandement à la lutte contre les changements climatiques. Plusieurs de nos écosystèmes fragiles représentent également nos réserves de carbone les plus précieuses, ce qui signifie que leur destruction entraîne une augmentation de notre empreinte carbone. La disparition des écosystèmes, et par le fait même des espèces qui y vivent, a une incidence considérable sur la santé globale de notre planète.
Nous pouvons donner encore plus de poids à nos efforts de lutte contre les changements climatiques en adoptant, par la même occasion, une approche axée sur la biodiversité. Les répercussions de la perte de biodiversité et des changements climatiques sont étroitement liées et se font sentir dans les communautés du monde entier. La bonne nouvelle est que nous pouvons avoir un effet positif sur la nature.
Cette approche consiste à faire en sorte que nos écosystèmes se restaurent et se régénèrent au lieu de décliner. WSP crée et adopte des outils novateurs permettant d’évaluer les répercussions sur les biens, les services et les bénéfices que nous procure la nature de n’importe quel projet ayant une incidence sur l’utilisation ou la gestion des terres. Parallèlement, nous continuons à participer à la transition d’actifs en fin de vie utile, tels que des anciennes mines, l’objectif étant de redonner vie à nos écosystèmes ou de les rendre aux communautés locales pour qu’elles puissent en faire bon usage.
Dans le comté de Franklin, en Floride, le projet de l’autoroute 98 (article en anglais) illustre comment nous concevons une stratégie fondée sur la nature pour stabiliser les berges et protéger les infrastructures vitales et l’environnement. Que ce soit le projet visant à accroître la résilience des communautés habitant Vanuatu aux changements climatiques (article en anglais) ou celui de baleinIdées au Canada, notre équipe continue de trouver de nouvelles façons de répondre aux défis associés à la restauration et à la régénération de la biodiversité mondiale.
La mise en œuvre de ces pratiques et de ces outils novateurs est porteuse d’espoir : il est possible de créer des solutions bénéfiques pour la nature permettant de lutter contre la perte de biodiversité, et ce, dans tous les marchés mondiaux.
Le moment est venu d’agir
La crise climatique est étroitement liée à la perte de biodiversité. En 2021, les dirigeants du G7 ont déclaré que le monde devait non seulement atteindre la carboneutralité, mais aussi avoir un effet positif sur la nature. Même si de plus en plus d’innovations et de mesures en matière de solutions axées sur la nature sont mises en place, il reste encore beaucoup de travail à faire, notamment atteindre, d’ici 2030, ces cibles minimales :
- Protéger 30 % des terres et des océans à l’échelle mondiale.
- Restaurer 20 % des écosystèmes d’eau douce, marins et terrestres dégradés.
- Réduire par deux tiers l’usage de pesticides.
- Enrayer l’élimination des matières plastiques.
Pour avoir un effet positif sur la nature, il ne suffit pas d’éviter d’avoir des répercussions sur cette dernière ou de les réduire : il faut aussi renforcer nos écosystèmes, ce qui représente un changement majeur dans la manière dont les compagnies, les petites entreprises, les investisseurs et les consommateurs perçoivent la nature.
Selon Business for Nature, ce sont plus de 1 100 entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 5 billions de dollars américains qui exhortent les gouvernements à adopter, au cours de cette décennie, des politiques visant à inverser la perte de nature. Il est impossible de bâtir une entreprise saine sur une planète dont la santé est en péril. Les investisseurs et autres parties prenantes examinent désormais de plus près les répercussions d’un projet sur la biodiversité avant de le financer.
Les chefs de gouvernements et les ministres responsables de l’environnement rassemblés à l’occasion de la COP 15 s’engageront à mettre en place une série d’actions destinées à protéger et à restaurer nos écosystèmes. Forte d’une expertise inégalée, WSP a un rôle crucial à jouer dans notre transition vers un avenir en harmonie avec la nature. Grâce à l’intégration de solutions fondées sur la nature dans chaque conception que nous créons, nous produisons des effets positifs qui nous permettent de protéger les écosystèmes d’aujourd’hui et de demain.