À partir de renseignements concernant les événements du passé et de données sur les changements climatiques (comme l’élévation du niveau de la mer, la couverture de glace et les changements de conditions du vent), nous avons utilisé une approche unique à plusieurs niveaux pour quantifier les dangers. Cette approche comprenait l’application de la méthode Monte-Carlo pour l’analyse des marées et des ondes de tempête, combinée à la modélisation bidimensionnelle des vagues et à celle, connexe, du débit des jets de rive et des débordements, pour un éventail de scénarios existants et futurs.
Aux résultats de la modélisation des inondations côtières et de l’érosion, nous avons attribué des cotes relatives aux conséquences et à la probabilité afin d’évaluer les risques dans les conditions climatiques actuelles et futures. Pour ce faire, il a fallu élaborer des échelles de conséquences et de probabilité pour lesquelles les infrastructures et les bâtiments importants ont été classés. L’avantage d’utiliser ce type de matrice est qu’il est possible de démontrer les changements de probabilité et de conséquence ainsi que leur incidence sur le risque.
Des séances de mobilisation communautaire ont permis de fournir des mises à jour et d’obtenir des commentaires relativement aux progrès et aux méthodes, de synthétiser les résultats préliminaires de l’étude et de recueillir l’avis crucial de membres de la collectivité sur les infrastructures essentielles et sur les perceptions de la vulnérabilité de la collectivité lors d’événements passés et à l’égard d’événements futurs. Ces séances étaient prévues en personne, mais l’arrivée de la pandémie de coronavirus (COVID-19) a créé la nécessité d’un changement d’approche, notamment des téléconférences à distance avec des aînés et des personnes possédant beaucoup de connaissances de Shaktoolik.
Les avis et les commentaires de la collectivité au cours des séances de mobilisation ont été d’une importance capitale pour l’étude et ses résultats. Il s’agissait d’une occasion de discuter des inondations, de l’érosion, du climat et des tendances et changements touchant la glace de mer, ainsi que de recueillir le contexte humain, propre au site et relatif à l’ensemble de la zone en ce qui a trait aux zones de vulnérabilité et aux dangers liés à l’environnement physique.
Les résultats de l’évaluation des risques ont démontré que les conséquences et les risques que posent les inondations pour les infrastructures communautaires s’accroîtront probablement avec les changements climatiques. Il a été déterminé que bon nombre des risques auxquels sont exposés les infrastructures et les bâtiments importants pour la collectivité sont gérables, mais que des stratégies d’adaptation seront nécessaires pour faire face aux risques dans les conditions climatiques actuelles.
L’étude a fourni une orientation concernant la gravité relative du risque actuel par rapport au risque futur, et une indication du moment où la « gestion en place » est susceptible de ne plus être viable. D’ici 2050, un plus grand nombre de mesures d’adaptation sera nécessaire, et les coûts devront être évalués en conséquence. D’ici la fin du siècle, Shaktoolik pourrait être exposée à des risques climatiques impossibles à gérer en raison de la relative fréquence d’inondation des infrastructures et des bâtiments importants.
Les résultats et les conclusions de notre rapport seront utilisés par la collectivité et par d’autres intervenants clés pour évaluer les possibilités d’adaptation aux changements climatiques s’offrant au village. À mesure que les besoins en matière d’adaptation augmentent, les coûts associés à la gestion en place devront être réévalués par rapport aux coûts de réinstallation.
Cette importante évaluation procure à la collectivité un indicateur temporel de la période pendant laquelle prioriser les activités d’atténuation à court terme relativement à la protection contre l’érosion et les inondations pour les infrastructures essentielles, ainsi que la possibilité de planifier l’avenir en fonction du moment où les mesures de protection contre l’érosion et les inondations ne seront plus viables.
Ces travaux ont été effectués par des professionnels de Golder, qui s’est jointe à WSP dans le cadre d’une acquisition réalisée en 2021.