La phytoremédiation est une technologie bien établie mais le projet sur l’île d’Oahu (inscrit comme site du Superfund) était novateur en raison du type de contaminants visé. La phytoremédiation a souvent été utilisée pour traiter divers composés organiques et métaux. Cependant, en utilisant cette technologie de réhabilitation sur des sols touchés par les fumigants dibromure d’éthylène (DBE) et 1,2-dibromo-3-chloropropane (DBCP), WSP* s’aventurait en terrain inconnu.
Plus de 1 000 mètres cubes (1 300 verges cubes) de sols avaient été touchés par ces composés, qui avaient été utilisés pour lutter contre les nématodes, des microorganismes semblables à des vers qui détruisent certaines cultures comme celles entre autres des ananas, des bananes et des pommes de terre. La présence de DBE et de DBCP signifiait que les sols devaient être traités comme des déchets dangereux.
En raison de l’absence d’installations de traitement approuvées sur Oahu, la terre aurait eu à être chargée sur un navire et transportée aux États-Unis continentaux pour traitement, une option engendrant un impact carbone élevé ainsi que des coûts de transport et d’incinération estimés à 3,5 millions de dollars US. Cette option aurait par ailleurs exigé un pompage et un traitement en continu des eaux souterraines affectées, générant également des déchets dangereux devant être traités.
Le propriétaire, Del Monte Fresh Produce (Hawaii) Inc., a fait appel à WSP pour l’aider à trouver une meilleure façon de procéder. La solution proposée consistait à utiliser un arbre tropical de la famille des légumineuses, le koa haole, comme agent de phytoremédiation. Les conditions permettant une croissance continue et la disponibilité de cet arbre sur l’île d’Oahu en ont fait une option particulièrement attrayante dans le cadre du processus.
Après que des essais effectués par l’Université de Washington aient permis de déterminer que le koa haole pouvait décomposer complètement le DBE en ions de bromure, WSP a collaboré avec le propriétaire à la création, à compter de 1998, d’un site d’essai pilote sur place.