Les données sont devenues un atout inestimable dans le secteur de l’environnement au Canada. En effet, les données recueillies nous permettent d’évaluer les niveaux de produits chimiques dans la terre et l’eau, de surveiller les changements des écosystèmes à travers le temps et de comprendre comment les espaces sont touchés par l’activité humaine.
Dans le cadre des efforts de protection et de restauration de la biodiversité, les données sont tout aussi bénéfiques. Elles nous permettent de suivre l’évolution des températures de l’air et de la terre, de compter les espèces de plantes et les espèces fauniques existantes, d’évaluer les changements de l’habitat au fil du temps et de faire le suivi des changements des niveaux et des volumes d’eau. Il est essentiel de comprendre ces différents points de données pour trouver la meilleure solution pour un scénario particulier.
La manière de recueillir des données n’a pas changé depuis des siècles : les observations sur le terrain sont privilégiées. Les experts s’aventurent dans une partie donnée d’un écosystème et recueillent des échantillons, observent des schémas ou comptent les espèces pendant une période d’observation. Bien qu’ils aient des compétences impressionnantes, par exemple celle de pouvoir repérer plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux en écoutant simplement leurs gazouillements dans une forêt, ils sont limités dans le temps qu’ils peuvent passer à examiner des écosystèmes en régions éloignées, restreignant ainsi leurs chances de trouver toutes les espèces, surtout celles qui sont rares. Au Canada, les conditions météorologiques extrêmes que l’on retrouve dans certains environnements présentent également des contraintes supplémentaires et des risques pour la sécurité qui limitent la durée et la qualité des recherches en personne.
L’un des plus grands obstacles à la protection de la biodiversité est le manque de connaissances et de compréhension fiable de la richesse des espèces ainsi que de leurs interactions et de leurs comportements dans les nombreux écosystèmes sur lesquels le développement humain a une incidence. Il a notamment été difficile de comprendre les défis et les occasions qui se présentaient avec les seules données limitées disponibles, et encore plus de prendre des décisions en toute confiance quant aux pistes d’actions possibles.
L’innovation change la donne et permet à des entreprises comme WSP de fournir des résultats plus solides et plus précis qui optimisent les solutions globales pouvant être offertes.
Créer des solutions à l’interne
Il existe un certain nombre de technologies qui forment une base favorisant l’émergence d’innovations pouvant soutenir les activités liées à la biodiversité, comme les caméras multispectrales, l’intelligence artificielle (IA), les drones, les capteurs et plus encore. Aucune d’entre elles ne peut à elle seule remplacer les études sur le terrain réalisées par des humains, mais leur alliance et leur modification peuvent donner de précieux résultats.
C’est exactement ce que fait WSP dans son laboratoire d’innovation. Le laboratoire de Sherbrooke est dirigé par une équipe multidisciplinaire dont la mission est de créer des solutions adaptées aux défis des clients et de faire évoluer les outils de pointe, les connaissances et les pratiques qu’elle développe. Ses innovations permettent aux experts d’utiliser leurs compétences pour procéder à des analyses de plus haut niveau et pour approfondir les connaissances plutôt que de les consacrer aux visites fréquentes sur le terrain et au traitement répétitif des données.
Le laboratoire a créé de nombreuses solutions dont les équipes de tous les secteurs au Canada bénéficient déjà. Une des solutions mises au point au laboratoire allie l’utilisation de la technologie des drones aux caméras haute définition et au balayage multispectral. Cette technologie a été utilisée à plusieurs fins, par exemple pour la détection améliorée des espèces dans des endroits difficiles à examiner, ou pour la création de « jumeaux biologiques » 3D d’écosystèmes, soit des copies d’environnements qui permettent de réaliser des études et de détecter les changements au fil du temps.
Le récit suivant donne une certaine idée de la puissance de ces outils : là où un expert humain a trouvé 18 tortues à risque en surveillant un plan d’eau pendant une heure, le drone en a repéré 74 dans la même zone en seulement 15 minutes. Les jumeaux biologiques, quant à eux, permettent aux experts de détecter des changements granulaires dans les écosystèmes. En effet, en comparant des images prises à des intervalles connus, ils peuvent tout surveiller, de la croissance des plantes aux mouvements de la faune, en passant par la richesse des espèces.
Les technologies développées par le laboratoire de Sherbrooke ont également l’avantage d’être autonomes, et sont tout particulièrement conçues pour résister à des environnements difficiles sur terre, dans les cours d’eau ou en mer. Cela signifie que les dispositifs peuvent rester sur le terrain pendant des périodes prolongées, capter ainsi de multiples formes de données à partir de caméras, de capteurs et de balayeurs, et transmettre le tout en temps réel aux fins d’analyse. Combinées à un système de traitement des données assisté par l’intelligence artificielle, ces technologies permettent de réaliser des études écologiques à des vitesses et avec une précision sans précédent.
Les effets de ce type de surveillance et d’analyse éloignées et en temps réel comprennent une diminution de la perturbation des écosystèmes due aux visites sur le terrain et une adaptation en temps réel aux observations. Par exemple, les clients peuvent suspendre les opérations perturbatrices lorsque des espèces vulnérables sont présentes et les reprendre dès qu’elles sont parties, ce qui leur permet de travailler presque sans interruption au lieu de prolonger les opérations en raison d’incertitudes basées sur les limites de l’observation humaine.
Les données recueillies peuvent aussi être partagées avec les autorités gouvernementales et les clients afin de dresser un portrait de ce qui se déroule sur le terrain en raison des changements climatiques, de l’évolution des schémas météorologiques ou du développement à proximité, avec une exactitude et une précision plus grandes que jamais auparavant.
Ces technologies émergentes qui ont pu être développées grâce à l’équipe du laboratoire d’innovation de WSP nous ont fourni les données nécessaires à la création de meilleures solutions et à la prise de meilleures décisions pour protéger et restaurer la biodiversité.
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Richard Brunet - Responsable de l’innovation
Mathieu Deshaies - Chef d'équipe, chargé de projet