J’avais envie de travailler à l’étranger, alors quand l’occasion s’est présentée de rejoindre l’équipe d’Auckland, je l’ai saisie. Je travaille chez WSP depuis huit ans et j’ai eu la chance de participer à des projets emblématiques à Londres, ainsi qu’en Afrique et au Moyen-Orient. Je vais travailler sur une série de projets du secteur public en Nouvelle-Zélande, notamment des prisons, un théâtre et un terminal de traversier.

L’un des défis techniques auquel j’ai le plus hâte est la possibilité de développer ma compréhension de la conception sismique, y compris les nouvelles méthodes de conception et d’analyse. J’ai déjà conçu des projets pour des zones sismiques, mais la Nouvelle-Zélande est l’un des pays les plus actifs au monde sur le plan sismique.

La compréhension par le secteur de l’impact des tremblements de terre sur les bâtiments s’est développée au fil du temps. Cela signifie que les bâtiments conçus il y a plus de 40 ans doivent être analysés et renforcés pour s’assurer qu’ils soient suffisamment robustes pour résister aux forces sismiques et répondre aux nouvelles réglementations. Les techniques de construction utilisées au cours des décennies précédentes n’étaient pas aussi résistantes aux séismes qu’elles le sont aujourd’hui, de sorte qu’un mouvement, même minime, peut provoquer des dégâts disproportionnés.

Le renforcement des bâtiments existants est plus complexe techniquement que la construction à partir de zéro. Souvent, nous ne disposons pas des informations nécessaires pour comprendre comment les bâtiments ont été conçus et construits à l’origine, et nous devons combler ces lacunes à l’aide d’études, de recherches et de notre expérience en tant qu’ingénieurs.

À Londres, ma compréhension de la conception sismique était plus théorique. Maintenant, ça fait partie de mon expérience de vie. Tout récemment, j’étais au téléphone avec un collègue qui se trouvait dans une autre partie de la Nouvelle-Zélande, pendant un tremblement de terre. Il disait qu’il pouvait sentir le bâtiment osciller. Cela montre bien l’importance de la conception sismique.

La réutilisation du matériel existant avec l’aide des outils numériques. Il s’agit d’un domaine encore en développement, mais qui a le potentiel de devenir l’une des meilleures innovations de l’industrie. Le fait de disposer de pièces provenant d’anciens bâtiments que nous pouvons réutiliser pour en construire à nouveaux contribuera à créer une économie circulaire pour le secteur et à réduire les émissions de carbone intrinsèques. Cela permettra aussi d’ajouter beaucoup de caractère et de sens à l’environnement bâti. Imaginez pouvoir regarder un nouveau bâtiment et savoir qu’il a été créé à partir des bâtiments où vivaient les générations passées.

Environ 90 % de l’acier au Royaume-Uni est recyclé, mais la fonte et la transformation du vieil acier en nouvelles poutres consomment encore beaucoup d’énergie et de carbone. L’équipe d’Audrey McIver à Londres a mis au point un outil permettant de faire correspondre des sections d’acier réutilisées provenant d’un stockiste avec des sections d’acier figurant dans nos projets, sur la base de la taille, de la résistance et de l’optimisation de la réutilisation de l’acier. Ainsi, nous avons été en mesure de remplacer 26 % de l’acier requis pour le projet du quartier Elephant and Castle par de l’acier réutilisé, ce qui a permis d’économiser 160 tonnes de carbone intrinsèque.

Nous développons actuellement une version plus évoluée de l’outil qui générera automatiquement des centaines de conceptions possibles en utilisant uniquement de l’acier réutilisé et les évaluera afin de créer une liste des meilleures options. Les projets peuvent être notés sur la base de différents critères, tels que le respect de la vision architecturale de l’équipe de conception et l’efficacité de la réutilisation de l’acier. Il peut y avoir des milliers de possibilités de conception différentes; la capacité à évaluer et à déterminer les meilleures d’entre elles est donc essentielle. Les outils numériques recèlent un énorme potentiel pour nous aider à réutiliser les matériaux existants.

Pendant mon séjour à Londres, j’ai établi un réseau d’experts de l’industrie avec lesquels je pouvais parler, y compris mes mentors, Diego Padilla-Philipps et Nello Petrioli qui m’ont tant appris, ainsi que Ross Harvey et Andrew Pratt qui ont développé ma passion pour la conception paramétrique. Cela vous permet de vous sentir compétent en tant qu’ingénieur et confiant de dire aux clients : « ne vous inquiétez pas, nous allons trouver une solution ».

Diego et Nello ont également contribué à favoriser une grande culture de collaboration où vous pouvez débattre, remettre en question et jongler avec les idées. Cette façon de travailler est très importante pour moi et j’ai hâte de faire de même avec ma nouvelle équipe en Nouvelle-Zélande.

Pour moi, un lieu intéressant est un endroit où l’on a envie de s’arrêter et de rester quelque temps, et pas seulement de passer. J’aime les lieux qui rassemblent les gens et favorisent le contact, comme les marchés et les cafés. Déménager de Londres à Auckland m’a permis de réfléchir à ce qui fait la grandeur de chaque ville.  Je suis arrivé en Nouvelle-Zélande il y a peu de temps, alors pour l’instant, je dirais que mon endroit préféré est d’être assis à l’extérieur d’un bon pub au bord de la Tamise, à Londres, par une chaude soirée d’été. L’atmosphère et l’effervescence sont incomparables.