Ces treillis diagonaux, toutefois, ne servent pas uniquement d'ornement. Car la minceur du bâtiment ne laisse aucune place à des structures superflues. Un béton à haute performance et une armature d'acier serviront à la construction du noyau (un mur de contreventement), mais la façade a également un rôle important à jouer dans la structure.
Cela représentait un défi intéressant pour l'équipe d'ingénierie, d'autant plus que l'architecte Jean Nouvel tenait fermement à ce que la complexe façade de l'immeuble soit l'expression véritable de la structure sous-jacente. « Normalement, c'est nous qui dictons l'emplacement des poteaux, mais là c'était le contraire », explique Gustavo Oliveira, vice-président de WSP à New York. « Nous ne pouvions pas non plus ajouter de treillis diagonaux, il nous fallait reproduire le design de la façade. Alors ça a été un processus itératif avec l'architecte. Nous n'avions jamais abordé la conception d'un immeuble de cette façon auparavant. »
L'autre caractéristique inusitée des treillis diagonaux de la tour 53W53 se situe dans leur matériau de fabrication. D'après le concept initial de Nouvel, cette structure devait être construite en acier. Toutefois, la hauteur de plancher à plancher, avec une structure d'acier, aurait imposé de trop grandes limitations au nombre d'étages. WSP a donc cherché à recréer la même esthétique, mais avec du béton. « C'est la première fois qu'une structure à treillis diagonal de cette envergure et de cette complexité est réalisée en béton, remarque Oliveira. »