Le centre de New Waterford sera une école destinée aux élèves de la 6e à la 12e année, un centre de bien-être communautaire, un centre de santé, un établissement de soins de longue durée et bien plus encore que la somme de ses parties. En regroupant ces fonctions sous un même toit, les partenaires chargés du projet espèrent éliminer les obstacles qui peuvent empêcher les personnes d’accéder au soutien dont elles ont besoin. Les élèves n’auront ainsi pas à quitter le bâtiment pour consulter leur médecin de famille ou suivre des cours de compétences pratiques pour la vie quotidienne au centre de bien-être. Les personnes âgées pourront regarder les matchs communautaires sur les terrains de sport qui se trouvent sous leurs terrasses ou assister aux spectacles des nombreux artistes et musiciens de la ville dans le théâtre de 500 places.

New Waterford se trouve à l’extrémité est de l’île du Cap-Breton. Cette ville était autrefois spécialisée dans l’exploitation minière du charbon et la sidérurgie. Lorsque les activités de ces industries ont cessé il y a 30 ans, l’économie locale a été durement touchée, ce qui a eu de nombreuses incidences sur la population. Cet établissement révolutionnaire vise à adopter une nouvelle approche à l’égard des déterminants sociaux de la santé, soit les nombreux facteurs non médicaux qui peuvent affecter la santé et le bien-être tels que le logement, la nutrition et la sécurité d’emploi.

PARC NATIONAL DES HAUTES-TERRES-DU-CAP-BRETON

Quand le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a proposé une vision d’écoles « intégrées » offrant une gamme de services supplémentaires tels que le mentorat, le travail social et les programmes parascolaires, des plans étaient déjà en cours pour créer un nouveau centre de santé et une école. « Nous avons commencé à réfléchir à ce que nous pouvions faire d’autre, explique Mickey Daye, directeur de clinique du projet à la Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse. Comment pouvions-nous regrouper ces installations pour offrir de meilleures possibilités aux élèves et à la communauté? »

Client

  • Build Nova Scotia

Statut

  • En cours

ARCHITECTES

  • Architecture49 et HDR Architects

Prix

  • Objectif de certification LEED for Healthcare v4/4.1 de niveau argent

Dès le début du projet, les membres de la communauté se sont montrés particulièrement engagés, de la prise de décision quant aux services à offrir jusqu’à leur mise en place. « Dès le départ, il était clair que tout devait se trouver sous le même toit, précise Mickey Daye. Nous ne voulions pas seulement avoir des bâtiments côte à côte, mais vraiment proposer des services intégrés. »

Cela signifie que les élèves n’auront même pas besoin de sortir pour demander de l’aide en cas de problèmes de santé ou de problèmes sociaux, et qu’ils pourront récupérer de la nourriture pour leur famille à la banque alimentaire sur place. Ils pourront également acquérir de l’expérience professionnelle dans un milieu axé sur les soins de santé. Le programme scolaire sera conçu pour les aider à trouver un emploi dans des professions telles que les soins infirmiers, la médecine ou le travail social, ce qui créera de nouvelles occasions d’emploi et garantira que la communauté dispose de la main-d’œuvre qualifiée dont elle a besoin pour prospérer à l’avenir.

« Le fait que le centre de santé et l’établissement de soins de longue durée soient attenants évite aux élèves d’avoir à se soucier de se déplacer vers un autre établissement, explique Mickey Daye. Ils n’auront qu’à traverser le complexe pour se familiariser avec ces métiers. »

Le défi pour l’équipe de conception était de créer un bâtiment capable de remplir toutes ces fonctions en même temps, de la manière la plus écoénergétique possible.
 

Il y a un fort esprit communautaire à New Waterford, et nous voulons contribuer à améliorer ces déterminants de santé. 
Mickey Daye directeur de clinique, Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse

 

Mais qui est le patron en fin de compte?

Les écoles et les hôpitaux sont des établissements très différents conçus selon différents codes, prescrits par différents ministères. Alors quand un bâtiment accueille ces deux vocations, quelles règles prévalent?

« Le ministère de la Santé et le ministère de l’Éducation ont rarement à coordonner leurs activités ou à collaborer. Même leur mode de financement de projet diffère. Mais dans ce cas-ci, tout est lié », affirme la coordonnatrice de projet Sarah Prodor, architecte, infirmière et responsable des pratiques, Soins de santé, chez Architecture49.

L’un des principaux défis consistait à déterminer la résilience du bâtiment : le Bureau du commissaire des incendies estime qu’une école relève de la catégorie d’importance « élevée », tandis qu’un hôpital est une installation de « protection civile » et doit faire l’objet de normes beaucoup plus rigoureuses.

Pour répondre à toutes les questions, il a fallu un niveau de collaboration inédit entre WSP, Architecture49 et les partenaires de conception HDR, Dillon Consulting et BMR, sans compter les autorités compétences pertinentes.

« C’est la définition même d’un projet intégré, non seulement du point de vue de l’architecture et de l’ingénierie, mais aussi de celui du gouvernement et de la communauté, poursuit Sarah Prodor. Aucun de nous n’a d’expérience avec ce genre de bâtiment. Nous apprenons tous en le faisant. Notre équipe est constamment en communication. »

  

Tout est lié… sauf lorsque ce ne l’est pas

Une fois achevé, le centre New Waterford formera un tout harmonieux. Mais pour l’équipe d’ingénierie de WSP, il s’agit d’un puzzle quadridimensionnel complexe. Le bâtiment est conçu pour être le plus ouvert possible, mais tout en étant physiquement segmenté pour satisfaire aux exigences du Bureau du commissaire des incendies et permettre la construction par étapes, tout juste à côté et sur le site de l’ancienne école. 

Le plus difficile a été de positionner les quatre murs coupe-feu géants, afin de ne pas rompre les liens entre les différents espaces. « Nous voulions de la transparence et de la fluidité, mais il reste impossible de percer des fenêtres ou d’ajouter trop d’ouvertures dans un mur pare-feu, précise Sarah Prodor. Cela signifie que le centre de bien-être fait partie du centre de santé, même si leurs occupants sont totalement différents. L’établissement de soins de longue durée repose sur le dessus, en porte à faux. »

Le plus difficile a été de positionner les quatre murs coupe-feu géants, afin de ne pas rompre les liens entre les différents espaces. « Nous voulions de la transparence et de la fluidité, mais il reste impossible de percer des fenêtres ou d’ajouter trop d’ouvertures dans un mur pare-feu, précise Sarah Prodor. Cela signifie que le centre de bien-être fait partie du centre de santé, même si leurs occupants sont totalement différents. L’établissement de soins de longue durée repose sur le dessus, en porte à faux. »

La première étape de la construction permettra l’aménagement de la nouvelle école et d’un escalier sans lien apparent. « La structure est entièrement indépendante à cette première étape, car elle appartient en réalité au système structural de l’autre partie du bâtiment, explique Kathryn Edwards, directrice principale des structures, WSP. Il y aura un accès à l’école, mais également à deux autres endroits. À première vue, on peut se demander à quoi pouvait bien penser l’ingénieur en configurant cet escalier. En fait, nous avançons avec une vue d’ensemble, plutôt que de nous limiter à la première étape. »

 

LITS DE SOINS POUR AFFECTIONS SUBAIGUËS DE COURTE DURÉE
12 12
LITS DE SOINS DE LONGUE DURÉE
60 60

 

Le développement durable au-delà de la théorie

L’obtention de la certification LEED for Healthcare, niveau argent, est visée pour le centre New Waterford. Ce système a été retenu puisque la majorité de l’établissement est liée aux soins de santé, mais l’équipe y a tout de même incorporé des pratiques exemplaires issues d’autres systèmes appropriés pour l’école ou pour favoriser la santé, le bien-être et la performance des occupants. 

Cette approche holistique, éclairée par un dialogue constant avec la communauté, a influencé de nombreux aspects de ce projet. Les matériaux ont été soigneusement sélectionnés pour créer un environnement intérieur sain, et la consommation d’eau a été réduite de 30 %. La conception est basée sur des principes favorisant le maintien d’une vie active, avec accès à des zones de détente, comme un labyrinthe, une terrasse ombragée, une serre et un jardin communautaire.
   

Nous tentons de nous projeter 15, 20, 25 ans en avant, et de voir comment faire de notre mieux, pas seulement pour nous, mais pour les générations à venir.
Mickey Daye directeur de clinique, Régie de la santé de la Nouvelle-Écosse

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