Le double défi; l’urbanisation rapide et les changements climatiques
Les villes partout dans le monde font face à deux défis importants, soit la croissance de la population et les changements climatiques.
L’ONU estime que 55 % de la population mondiale vit dans des zones urbaines et elle prévoit que ce chiffre passera à 68 % d’ici 2050. En même temps, les villes connaissent des événements météorologiques pires et plus fréquents, y compris des inondations et des vagues de chaleur. Les villes côtières sont les plus exposées à ces événements, et pourtant, l’étendue urbaine dans les zones côtières de faible altitude augmente plus rapidement que dans les autres régions (article en anglais).
De plus, la pandémie de coronavirus a fait ressortir la vulnérabilité des villes aux pandémies tout en renforçant notre prise de conscience de la nécessité de se rapprocher de la nature dans les espaces urbains pour le bien de notre santé mentale et physique.
Les forêts sont-elles le meilleur plan à suivre pour toute urbanification?
Contrairement aux villes, les forêts ont évoluées lentement, sur des milliers et même des millions d’années, pour devenir des écosystèmes hautement résilients. Ces systèmes ont développé des processus de chauffage et de refroidissement efficaces, mais aussi de gestion des ressources, des déchets à la nourriture. Chaque couche de la forêt offre des renseignements précieux sur la manière dont un environnement majoritairement vertical peut créer un écosystème riche.
Le tapis forestier : le terreau. À la base de l’écosystème de la forêt, il y a le terreau. Celui-ci filtre l’eau, et fournit et stocke des nutriments essentiels à de multiples formes de vie. Il contribue aussi à réguler la température à la surface et à séquestrer le dioxyde de carbone.
Pouvez-vous imaginer de quoi nos villes auraient l’air si nous pouvions les bâtir sur un tel terreau? Des terres de sol perméable dans nos villes pourraient réduire la pollution des eaux pluviales, atténuer les inondations et réduire l’effet des îlots de chaleur urbains. Le retrait de la chaussée augmenterait également la superficie de terrain disponible pour la restauration d’habitats et l’agriculture urbaine, nous offrant de la beauté et des liens plus étroits avec la nature.
Des projets exemplaires, comme Courtyard of the Future (article en anglais) à Copenhague où WSP a agi à titre de consultant en ingénierie, montrent la manière dont les systèmes de drainage durables (SuDS), comme les baissières et les jardins pluviaux, peuvent améliorer notre environnement urbain et renforcer la résilience des villes.
Le tapis forestier : les réseaux mycéliens. Le mycélium est composé d’un ensemble de minuscules filaments, qu’on appelle hyphes ou « racines », d’organismes fongiques plus grands qui s’enroulent autour des racines d’un arbre. Ces filaments créent un vaste réseau mycorhizien qui relie les plantes et qui peut transférer entre elles l’eau, l’azote, le carbone et d’autres minéraux.
Comprendre la manière dont ces organismes relativement simples ont créé un réseau de transport aussi efficace et adaptatif pourrait orienter la conception de nos réseaux futurs de communication, de transport et d’énergie.
Les arbres. Bénéfiques à une variété de plantes, des lichens aux épiphytes, les arbres servent de refuge et d’abri non seulement pour ce qui est vivant, mais aussi pour ce qui est mort, ce qui constitue un exemple frappant des qualités régénératrices de la forêt. Dans une région boisée, un arbre tombé présente de nouveaux habitats et une occasion pour les plantes de la couverture vivante de croitre.
Comme les arbres, les bâtiments sont des structures verticales qui offrent un abri, mais au-delà de ça, les ressemblances font défaut. Et si les bâtiments étaient conçus pour être « vivants »? Imaginez un bâtiment, au centre de son aménagement paysager, qui fait le plein d’énergie solaire, séquestre le carbone et produit de l’oxygène.
Imaginez aussi si les villes pouvaient reproduire le cycle de vie d’un arbre et bénéficier des installations en fin de vie. Un site vacant a le potentiel d’être utilisé « en attendant » alors que les matériaux qui s’y trouvent peuvent, par exemple, être utilisés pour la construction d’autres développements ailleurs.
Le couvert forestier. En tant que couche la plus en hauteur de la forêt, le couvert est formé de la majorité de l’écran entre les feuilles et la lumière, ce qui en fait le plus important lieu de production d’énergie dans l’écosystème de la forêt. Les toits verts sont les couverts de nos villes.
En Suède, WSP explore toutes les possibilités qu’offrent les toits urbains inutilisés pour créer une valeur économique, écologique et sociale grâce au système d’information géographique Solkartan (« carte solaire »). Les données multidimensionnelles que cet outil puissant produit peuvent aider à évaluer le potentiel d’un toit en tant qu’espace vert.
Puisque que la grande majorité des bâtiments que nous utiliserons en 2050 existent déjà ou sont en phase de planification, l’une des mesures pouvant le plus contribuer à décarboniser notre parc immobilier porte sur l’installation de toits verts.
Le villes résilientes : un espoir pour demain.
L’adoption de solutions basées sur la nature devrait faire partie intégrante de l’avenir de nos villes, car elles offrent une multitude d’avantages, outre l’amélioration de la santé des communautés urbaines. Nous avons l’habitude de penser la ville comme l’antithèse même d’un environnement naturel, comme une forêt. Nous faisons partie de la nature et nous pouvons seulement profiter de villes qui sont plus en phase avec les systèmes naturels.
Imaginez si prendre une marche dans votre ville ressemblait davantage à prendre une marche en forêt, où vous respireriez de l’air plus propre et où vous profiteriez d’une plus grande diversité de la vie, où tout est interrelié et rien n’est perdu. La concrétisation de cette vision ne nous permettrait-elle pas d’assurer un meilleur avenir pour nous et notre planète?