Quels sont les facteurs de croissance des marchés écosystémiques?

Les marchés proposent une solution intéressante pour pallier l’écart entre le niveau d’investissement requis pour réparer les écosystèmes, et les montants issus de sources publiques ou philanthropiques. Les décideurs politiques considèrent les marchés comme un levier pour obtenir du financement des entreprises et des investisseurs.

Ce type de financement privé est le principal moteur des marchés aujourd’hui en raison du nombre plus élevé d’acheteurs potentiels qu’il y a quelques années. La réglementation oriente les sociétés à la recherche de façons de générer des gains positifs pour la nature. Les exigences devraient s’intensifier avec le temps. Par exemple, la directive de l’Union européenne sur les rapports de durabilité des entreprises suit le processus de divulgation et d’action qui stipule que les entreprises doivent lever le voile sur leurs répercussions négatives. L’objectif ultime du processus est que les entreprises traitent la nature comme un actif nécessitant entretien et réparation. Si la conformité réglementaire est un important incitatif pour les entreprises, il ne faut pas écarter les autres facteurs, comme la pression mondiale, la volonté de garder une longueur d’avance sur la réglementation, et le constat selon lequel les solutions positives pour la nature soutiennent souvent les résultats d’une entreprise, en plus de lui assurer l’accès au financement requis à sa croissance. Curieusement, certains facteurs sont volontaires à la base et deviennent obligatoires : les exigences en matière de déclaration du carbone au R.-U. sont fondées sur le cadre volontaire précédent établi par le TCFD (Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques). Les nouvelles exigences en matière de rapport sur la nature issues du TNFD (Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature) sont volontaires aujourd’hui. Seront-elles obligatoires dans un proche avenir? 

À cela s’ajoute un nombre plus élevé de vendeurs. En réponse à la demande croissante, les propriétaires fonciers ciblent de nouvelles sources de revenus pour compléter les activités agricoles et forestières existantes. Entre-temps, les modèles de financement pour la restauration de la nature comptent sur les infrastructures des marchés environnementaux, ce qui stimule davantage l’approvisionnement. Lorsque les investisseurs considèrent la nature comme une occasion de marché, la mobilisation des capitaux privés liés à la biodiversité et à la nature grimpe. Plus de 160 signataires ont maintenant endossé l’engagement Finance for Biodiversity Pledge, représentant plus de 20 trillions d’euros en actifs sous gestion, qui témoigne de l’ampleur potentielle du financement accessible pour la réparation de la nature. Cela souligne également le changement systémique en cours : les investisseurs adaptent leurs pratiques en matière de prêts pour atténuer les risques d’actifs délaissés, tandis que les entreprises doivent modifier leurs pratiques pour maintenir l’accès au financement dans le cadre d’investissements futurs.

À l’appui, il existe aujourd’hui des façons plus normalisées de mesurer les actifs environnementaux, comme les indicateurs de biodiversité du R.-U., l’outil NATURE codéveloppé par WSP, et l’outil CLIMB en Suède et dans les pays nordiques. Les modèles d’évaluation de la biodiversité et du capital naturel permettant de quantifier la perte due à l’exploitation et les gains dus à la restauration favorisent la confiance entre les acheteurs et les vendeurs, comme l’a été la mesure des tonnes de carbone émis ou séquestré pour les marchés du carbone.

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Scott Cole
Économiste principal de l'environnement
Suède

Sans écosystèmes diversifiés et résilients, il n’y a aucun système de soutien à la vie et les efforts de réduction du carbone deviennent obsolètes.
Scott Cole Économiste principal de l’environnement, WSP en Suède

MARCHÉS NON EXISTANTS

Les entreprises et les municipalités évitent, réduisent ou restaurent sur place, ou cherchent des mesures compensatoires hors site pour leur propre terre.
 

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Trop peu est fait pour restaurer les écosystèmes dégradés, à cause de l’excès de confiance envers les étapes préliminaires de la hiérarchie des mesures d’atténuation.

MARCHÉS ÉMERGENTS

Les entreprises et les municipalités cherchent des mesures compensatoires ou des crédits hors site pour atteindre des résultats positifs sur la nature, volontairement ou en réponse à la réglementation.
  

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Nouvelles occasions d’investir dans la nature et de générer des gains nets.

MARCHÉS EN CROISSANCE RAPIDE

Les investisseurs commencent à voir la nature comme un actif. Des outils pour mesurer la biodiversité sont élaborés. Des courtiers relient les acheteurs et les vendeurs.
 

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Risques liés à la réputation, à l’environnement et aux politiques.

MARCHÉS MATURES

Des principes de pratiques exemplaires réduisent les risques, tout comme la surveillance réglementaire. Les exigences réglementaires garantissent une demande soutenue.
  

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Les acteurs peuvent réduire les risques et augmenter la confiance dans les marchés en se surveillant eux-mêmes ou en étant surveillés.