Entrevue avec Jeffrey Smilow |Un bon ingénieur, c’est indispensable

Les ingénieurs adorent s’attaquer à des problèmes et Jeffrey Smilow, vice-président exécutif et directeur général, Structure du bâtiment, États-Unis, explique pourquoi l’ouverture d’esprit, la collaboration et la passion du métier sont les piliers de la réussite.

Global | 2 août 2023
Temps de lecture : 4 minutes

Quels attributs sont requis pour exercer une carrière en ingénierie?

L’un des attributs importants, c’est la capacité à résoudre des problèmes à l’aide de solution qui remettent parfois les règles en question. Les ingénieurs ne se laissent pas limiter par les règles et croient fermement qu’il existe une solution à tout. Vous devez être prêt à vous attaquer aux problèmes de front, à explorer les solutions possibles et à trouver celle qui convient le mieux.

Il est aussi nécessaire d’avoir l’esprit ouvert, et de faire preuve de curiosité et d’un esprit de collaboration. Il ne s’agit pas seulement d’aimer ce que l’on fait, mais plutôt d’avoir une véritable passion pour le métier et de la ressentir profondément.

Parlant de la résolution de problèmes, pouvez-vous nous parler du problème technique le plus difficile auquel vous avez été confronté?

Le projet le plus complexe sur le plan technique sur lequel j’ai travaillé concernait un immeuble de bureaux de 50 étages qui se nomme le 55 Hudson Yards. Ce projet enfreignait toutes les règles. Notre client voulait un bâtiment entièrement fait de béton, ce qui, à l’époque, était inhabituel à New York. Nous avons réussi à mettre en œuvre de manière unique la technique de précontrainte par post-tension, et avons par le fait même prouvé à l’industrie de la construction que c’était à la fois viable et économique, ce qui a lancé une nouvelle tendance.

Jeffrey a travaillé sur plusieurs bâtiments de grande hauteur à New York. De droite à gauche : 55 Hudson Yards, 50 Hudson Yards et 66 Hudson Boulevard – The Spiral. Image reproduite avec l’aimable autorisation de Tishman Speyer.

Jeffrey Smilow

Vice-président exécutif et directeur général, structure du bâtiment

États-Unis

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Y a-t-il d’autres projets sur lesquels vous avez particulièrement aimé travailler?

Il y a aussi le projet de terrain de baseball des Mets de New York, qui a été lancé en 2000 et a duré plusieurs années. Il ne s’agissait pas d’un bâtiment conventionnel et nous avons fait face à des défis uniques. Par exemple, nous avons conçu la structure du bâtiment conformément au code sismique de New York récemment mis en œuvre, tout en respectant l’intention architecturale. J’ai bien aimé collaborer avec l’équipe de projet pour surmonter ces défis.

Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier à ce jour?

À la suite des attaques sur le World Trade Center qui ont eu lieu à New York en 2001, les bâtiments avoisinants ont été sévèrement endommagés et se trouvaient au bord de l’effondrement. Nous avons alors été mandatés pour essayer de sauver un bâtiment particulier de 40 étages. Son effondrement aurait été catastrophique. Notre travail comprenait notamment des tâches de surveillance, de compte-rendu et de calculs. Les premiers répondants étaient toujours sur place et travaillaient autour de nous, et une tempête se profilait à l’horizon, donc nous devions nous préparer à l’affronter. Je suis fier d’avoir participé à ce projet, car il s’agit d’un jalon important dans ma carrière.

Jeffrey a agi à titre d’ingénieur responsable en structure pour le Citi Field, un stade primé de 45 000 places accueillant l’équipe de baseball des Mets de New York.

Jeffrey a géré la conception structurale de la tour The Spiral, où chaque étage mène à une série de terrasses paysagées étagées en escalier qui s’enroulent autour du bâtiment.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment?

Je travaille sur un bâtiment de très grande hauteur de New York, qui fait environ 1600 pieds de haut. Une ligne de métro interfère avec environ 50 % de ses fondations et une ligne de trains de banlieue, avec 20 % de la zone souterraine située sous le site. Il ne reste donc pas beaucoup de surface de fondation libre, ce qui oblige l’équipe à étendre la conception au-delà des passages souterrains, et les « points d’appui » sont limités.

Nous avons surnommé les projets de ce type des « surconstructions », car nous construisons au-dessus de quelque chose d’existant. Il s’agit souvent des projets les plus intéressants, car la conception structurale a une incidence sur tout le bâtiment et qu’il y a plusieurs défis associés à la conception du noyau central de la ville. Ce projet sera exceptionnel sur les plans technique et de la hauteur; des techniques et méthodologies réellement novatrices seront utilisées pour relever les défis liés aux contraintes du site.

Quels conseils donneriez-vous aux personnes intéressées par une carrière en ingénierie?

On m’a dit assez tôt que j’allais aimer ce que je faisais. Je conseille aux personnes intéressées par le domaine de l’ingénierie, notamment par les aspects financiers, la gestion de projets, etc., de donner d’abord le meilleur d’elles-mêmes en ingénierie. Un bon ingénieur sera toujours indispensable.

Qu’appréciez-vous le plus dans le fait de travailler chez WSP?

Au bout du compte, il s’agit de faire ce qu’on aime. WSP permet aux ingénieurs de travailler sur des projets qui les passionnent. L’envergure mondiale de notre entreprise, la diversité de ses activités et la myriade de projets qui lui sont propres offrent des occasions d’avancement intéressantes à long terme.