Action collective
Depuis plus de 10 ans, le secteur aéroportuaire a adopté le programme mondial d’accréditation du carbone des aéroports (ACA), qui fournit un cadre de certification pour la gestion et la réduction des émissions de carbone des aéroports. Cette initiative volontaire a été développée conjointement par le Conseil International des Aéroports (ACI) européens et WSP4, et constitue aujourd’hui la norme internationale pour la gestion des émissions de carbone des aéroports en vue d’un avenir durable sur le plan climatique. Cette initiative s’est développée pour englober plus de 330 aéroports, qui sont situés dans plus de 70 pays.
En combinant réductions et compensations, le programme ACA permet de réduire les émissions de carbone de plus de 1 million de tonnes chaque année, et compte déjà plus de 60 aéroports certifiés carboneutres. En 2019, la résolution ACI Europe a engagé les aéroports européens à être carboneutres d’ici 2050 pour les émissions directement sous leur contrôle. Dernièrement, en 2020, dans le cadre de l’ACA, deux nouveaux niveaux d’accréditation ont été introduits, à savoir Transformation et Transition, qui obligent les aéroports à suivre une trajectoire de réduction des émissions compatible avec le maintien de l’augmentation de la température mondiale à moins de 2 degrés Celsius.
L’engagement continu du secteur de l’aviation à lutter contre les émissions des avions – qui constituent la principale source d’émissions du secteur – est bien représenté par CORSIA, le Régime de compensation et de réduction de carbone pour l’aviation internationale, élaboré par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), une agence des Nations unies. CORSIA, une approche internationale sectorielle de réduction et de compensation des émissions de carbone, est entrée dans une phase pilote cette année.
Bien que la compensation joue un rôle très important dans la transition vers un secteur de l’aviation carboneutre, les avions nécessiteront à terme des carburants à émission de carbone faible ou nulle et des technologies de propulsion complètement différentes, comme le prévoit la feuille de route technologique de l’IATA pour les avions5.
Tracer le chemin à parcourir d’ici 2050
Même si la reprise du trafic mondial de passagers après la pandémie risque de prendre un certain temps, le nombre de personnes qui prennent l’avion devrait, à plus long terme, augmenter de manière significative, voire doubler, passant de 4,4 milliards en 2018 à 8,2 milliards en 20376. Un plus grand nombre d’avions et d’infrastructures au sol seront nécessaires pour soutenir cette croissance significative.
Au cours des 20 à 30 prochaines années, on prévoit que l’augmentation du trafic aérien dépassera les gains réalisés dans la réduction des émissions liés aux mesures d’efficacité et aux progrès technologiques. En dépit de ces prévisions inquiétantes, les initiatives lancées par l’OACI, l’IATA et l’ACI montrent qu’il est possible de réaliser des progrès significatifs en portant une attention particulière à chaque point d’impact de la chaine des émissions. Les progrès passent également par une plus grande collaboration entre les principaux joueurs du secteur, qui pourrait s’inspirer de la coalition du Royaume-Uni pour une aviation durable, qui a été lancée récemment7. Cette initiative réunit les compagnies aériennes, les aéroports, les fournisseurs de services de navigation aérienne et les fabricants dans une démarche collective visant à développer un avenir à faible émission de carbone.